Le 16 octobre 2025, au micro de La Matinale sur la RTS, Dominique Freymond revient sur l’annonce spectaculaire faite par le nouveau directeur général de Nestlé, Philipp Navratil : 16’000 suppressions de postes dans le monde, une décision qui marque un tournant stratégique majeur pour le groupe.
Dans cette intervention, Dominique Freymond éclaire les enjeux de gouvernance, de performance économique et de cohérence managériale que soulève une restructuration d’une telle ampleur.
Une décision qui dépasse les chiffres
Pour Dominique Freymond, cette annonce ne peut pas être lue uniquement comme un effort de réduction de coûts.
Elle révèle une transformation profonde :
- changement de gouvernance,
- volonté d’accélérer la performance,
- repositionnement stratégique face à un marché de plus en plus exigeant.
Dans le même temps, elle met en lumière les tensions ultimes du management moderne : comment préserver un cap de croissance tout en assumant les impacts humains d’un tel plan ?
Les dirigeants face à leurs responsabilités
Donner l’exemple dans la tempête
Dominique Freymond rappelle que, dans un groupe mondial de cette taille, les dirigeants ne sont pas seulement chargés de gérer des chiffres :
ils incarnent une culture, une vision et une ligne éthique.
Leur rôle est de :
- garantir la cohérence des décisions,
- maintenir la confiance des collaborateurs et des partenaires économiques,
- assumer publiquement leur responsabilité dans les résultats comme dans les sacrifices.
Performance oui, mais pas sans transparence
Dominique Freymond souligne un point crucial : la légitimité d’une décision se mesure autant par ses raisons que par sa méthode.
Un plan social de 16’000 postes :
- nécessite des critères d’arbitrage clairs,
- doit être expliqué aux équipes,
- doit intégrer un accompagnement digne et crédible des collaborateurs concernés,
- doit s’inscrire dans un processus transparent et mesurable.
Une restructuration bien menée n’efface pas la douleur humaine,
mais elle montre que l’entreprise porte ses valeurs même lorsque la situation devient difficile.
Un tournant pour la culture de gouvernance
Ce moment de rupture rappelle une vérité que Dominique Freymond défend régulièrement :
Une grande entreprise se juge autant sur ses résultats que sur la manière dont elle les obtient.
Dans un contexte de forte pression économique, la gouvernance ne peut pas être un slogan.
Elle doit être un cadre solide, appliqué dans la continuité, quel que soit le contexte.
Et c’est là, selon Dominique Freymond, que se joue l’essentiel : la capacité d’une entreprise à rester cohérente avec ce qu’elle affirme être.
